Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun

La France, au XVe siècle, est en pleine décapilotade : les Englishes ont envahi le Royaume, ils occupent même Orléans. Armagnac et Bourguignons maintiennent le pays dans une guerre civile sanglante. Yolande d’Aragon n’en peut plus de cette situation, de toutes ces bullshiteries, et d’attendre l’avènement d’une prophétie qui remettrait de l’ordre dans tout ça.
Elle décide donc, après une vision mystérieuse, de monter une armée de petites jouvencelles, les formant, pour que la meilleure devienne Jeanne la Pucelle : celle qui saura la Bible par cœur, pourfendre l’ennemi, bouter les Englishes hors de France, tout en étant vierge.

Guillaume Lebrun parvient avec un talent impressionnant à manier la langue, son texte prenant les tons, les tournures, d’un ancien français moderne jubilatoire. Les néologismes, les adaptations de concepts contemporains à la sauce moyenâgeuse, sont d’une inventivité fascinante. 

On suit l’histoire de Yolande et de la prochaine Jehanne, à travers un récit aux résonances historiques bien documentées, les aventures et les rebondissements se succèdent, dans ce qui est une Fantaisie Guérillère désopilante.
Le texte, plein de références à la culture du XXe siècle, redonne un coup de jeune à cette période obscure qu’est le Moyen-âge.

Un livre essentiel pour vous sortir de la torpeur littéraire, d’une intelligence folle et d’un humour dévastateur.

Editions Christian Bourgois (18.08.22)

Guillaume Lebrun a été conçu dans une éprouvette, étiquetée 876437 1-A, 1986. Etre humain à l’essai, il s’efforce de remplir toutes les clauses métaboliques de l’espèce. Pour autant, il n’a ni étudié, ni travaillé. De basse extraction, se perçoit comme issu d’une technique ; faute de disposer de moyens suffisants pour découvrir le monde, s’utilise comme unique objet d’écriture. Mais s’arroge le droit de contrefaire le réel, la vérité, sa vie, assassine ceux qui l’importunent. Il dispose les morts et les mots sur la page, déserte ses personnages. Seul, le corps du texte éparpillé chancelle, bancal et contestable, toutefois tenu ensemble par le désordre même, l’inconsistance du souffle.
Guillaume Lebrun élève des insectes dans le sud de la France.
Fantaisies guérillères est son premier roman.

2 réflexions sur « Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun »

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