Rive Gauche – Métro 2033, Pierre Bordage

Reprenant l’univers de Dmitri Glukhovski (à sa demande), Pierre Bordage écrit un roman dystopique post-apocalyptique de haute volée (qui peut se lire complétement indépendamment de l’œuvre de Glukhoski).
Alors que la surface est devenue inhabitable, toute une population s’est installée dans les couloirs et stations du métro parisien. Une vie dans la quasi obscurité, où les espaces sont réduits (une grande partie du métro est ensevelie sous les décombres), avec un accès à la nourriture (peu ragoutante) très limitée, et forcément… de la violence un peu partout.

Plus personne ne sait depuis combien de temps l’humanité est forcée de vivre sous terre, des habitants finissent même par douter que cela fût possible un jour. Plus aucune notion du temps n’est réellement appréhendée (aucune fenêtre sur le cycle des jours, les saisons…), tout ce qui reste c’est la survie. 
Une femme, Madone, la Dame du Bac, veut croire qu’une nouvelle façon de vivre est possible, veut rendre l’existence dans Métro plus équitable, avec une justice pour tous et toutes, faire cesser la violence omniprésente, partager les richesses et les savoirs de chaque communauté plutôt que les marchander ou les arracher dans le sang.
Face à elle, le pasteur Parn, Éclat Céleste (en toute modestie) règne sur la station Montparnasse et celles à proximité. Dans une dictature religieuse fanatique, il jouit d’un pouvoir sans limite, dont il use avec perfidie, cruauté et mégalomanie. 

Madone entame son « chemin de croix », partant du Bac, elle va, de stations indépendantes en statiopées (conglomérat de plusieurs stations sous l’égide d’une seule), faire entendre sa voix, essayer de convaincre les différents dirigeantes et dirigeants de s’allier à sa cause. Si elle parvient à Montparnasse avec assez de voix pour la création de la Fédération, le pasteur Parn ne pourra pas la contrer. 
Encore faut-il qu’elle convainc les gens, parfois juste méfiants, parfois apeurés des représailles qu’ils subiront de Montparnasse. 
Encore faut-il qu’elle arrive vivante…

Pierre Bordage signe avec Métro une épopée sombre et passionnante : une quête à accomplir, des batailles, des personnages charismatiques, ambigus, un combat entre le Bien et le Mal, des questionnements sur l’humanité, la politique, de l’amour, de la bravoure, un peu d’humour et d’espièglerie.
L’auteur donne une place très importante aux personnages, en élabore pléthore, permettant de découvrir toutes les conséquences psychologiques et morales d’une vie sous terre, faite de violence, d’obscurité, de mal nutrition et d’inculture.
Bordage campe son univers avec des descriptions visuelles, sensorielles, de haute volée :
Des couloirs de métro où il n’y a pas d’électricité, où les quelques bougies fabriquées, et les quelques torches électriques retrouvées percent parfois l’obscurité. Les couloirs effondrés, dans lesquels il faut se hisser, se glisser, pour trouver un passage (et peut-être un nouveau couloir, une nouvelle station). Les habitations plus ou moins fiables. Les lieux où la Seine a envahie l’espace.

Entrez dans l’univers de Métro, et vous ne pourrez plus le lâcher !

Éditions Atalante (2020)
Éditions Livre de poche (2022)

 

Pierre Bordage est né en janvier 1955 à La Réorthe en Vendée.

En 1973, le jeune Vendéen vient faire ses études à Nantes. Le passionné d’histoire a finalement opté pour la fac de Lettres modernes. Un cours de littérature comparée lui ouvre l’accès à un autre monde : il porte sur la science-fiction américaine de l’âge d’or. Un atelier de création littéraire se charge ensuite de lui donner le plaisir d’écrire.

En 1985, il écrit Les Guerriers du silence. Ce n’est qu’en 1992, alors qu’il est journaliste sportif à Paris, qu’il rencontre son premier éditeur, les éditions Vaugirard, pour qui il écrit la série des Rohel. En 1992 toujours, les éditions L’Atalante reçoivent Les Guerriers du silence (premier tome de la trilogie du même nom) et le publient en mars 1993. Il sera suivi de Terra Mater puis de La Citadelle Hyponéros. Cet opéra de l’espace au souffle épique où des centaines de mondes s’entrechoquent, puissamment fondé sur nos mythes et notre imaginaire collectif, connaît un succès public immédiat.

La reconnaissance des amateurs et des professionnels de la science-fiction se traduit rapidement par le Grand Prix de l’Imaginaire et le Prix Julia Verlanger en 1994. Puis il obtient le prix Cosmos 2000 pour La Citadelle Hyponéros en 1996, et le prix Tour Eiffel de science-fiction 1998 pour Wang.

Dans Les Dames blanches, Pierre Bordage donne toute la mesure de sa passion pour les grands mythes fondateurs de l’humanité et sa haine des fanatismes.

« Conteur invétéré avant d’être un architecte d’univers, Pierre Bordage s’avère un touche-à-tout virtuose. » Libération

 

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