Bruges-la-morte, George Rodenbach

bruges la morte rodenbachPour se replonger avec plaisir dans les classiques de la littérature ; et pour voyager grâce au pouvoir merveilleux des livres, de ce livre en particulier, dont le personnage principale n’est autre qu’une Ville.

Chef-d’oeuvre du symbolisme, Bruges-la-Morte raconte l’histoire d’un veuf, Hughes Viane, qui choisit délibérément Bruges pour faire son deuil. Il y mène une vie calme, coulant doucement, morose et grise de tristesse, cultivant sa douleur, jusqu’à sa bouleversante rencontre avec une jeune actrice qui ressemble presque trait pour trait à son épouse défunte. Mais la Ville accepte difficilement d’être le cadre d’une histoire si sulfureuse. Ou alors est-ce lui qui ne le ou ne la supporte pas ?
Dans ce récit très court, dont l’intrigue ne peut être plus simple, l’auteur belge arrive à dérouter complètement le lecteur, lui offrant une pluralité d’interprétations et continuant ainsi d’assurer à son ouvrage le statut de chef-d’oeuvre.
(1ère édition : 1892)

 

Rhapsodie des oubliés, Sofia Aouine

Abad a treize ans et vit à la Goutte d’Or, au cœur de Barbès, dont les rues élèvent, absorbent et recrachent la population la plus démunie et la plus bigarrée de Paris. Comme tous les adolescents, il a des copains, des bagarres, des amours foudroyantes et des fantasmes sexuels. Mais il a aussi ses souvenirs de guerre et ses désirs d’une vie meilleure qui l’entraînent dans la nuit d’encre de son quartier, parmi les dealers, les mafieux, les prostituées et les galériens. Jusqu’au jour où la vie met en travers de son chemin une psychiatre excentrique et une voisine mélomane qui vont lui changer la vie…

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Manhattan Murmures, Giacomo Bevilacqua

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Sam est photoreporter, pour se guérir d’une lourde peine, il part s’isoler à New York. Il aime cette ville, il y a une partie de son enfance, un pied à terre. Il espère s’y reconstruire. Son ami et associé lui lance alors le défi d’y rester deux mois sans prononcer un seul mot. Sam accepte. Armé de son appareil photo, un casque sur les oreilles, il sillonne la ville, prend des clichés, et ne communique qu’un minimum avec les gens, et toujours par bouts de papier.
Sam trouve du réconfort dans cette structure rigide, il aime compter les choses, avoir des repères stables.
Sam est aussi un photographe particulier : quand il prend une photo, il ne regarde jamais sur son écran à quoi le cliché ressemble, il ferme les yeux, et enregistre le cliché dans sa mémoire. Une mémoire infaillible.
Puis il va faire développer ses photos.
Sauf que cette fois, trouble, sur une dizaine de photos la silhouette d’une femme, toujours la même, rousse et longiligne. Et il ne se rappelle jamais l’avoir croisée, et encore moins photographiée.
Il décide de retourner dans les lieux où elle est apparue.

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