La demande est étonnante. Madame Simone  ne pratique pas la religion juive, n’évoque jamais sa famille et son judaïsme. Aucun indice annonciateur d’un tel souhait laisse paraître. Elle est l’assistante médicale du docteur Habib, mange des plats picards, et dévore la littérature classique Et pourtant depuis le 7 octobre, cette mystérieuse femme  s’enferme, son attitude a changé.  A la suite de son décès Anna accompagné du docteur Habib  l’enterrent au carré juif du cimetière de Pantin, avant de procéder au Shiv’ah,  pour entamer le deuil. Un mois plus tard, un membre de sa famille Omri ( qui veut dire mon fils en arabe) la contacte pour lui annoncer qu’elle avait hérité d’un appartement à Tel Aviv plus précisément à Jaffa, quartier arabe.Le corps de Madame Simone a été exhumé et enterré à Jérusalem, parce que  la parole d’un mort doit être exaucée et Anna qui voulait la garder près d’elle ne l’a pas respectée. Dès qu’Anna décide de quitter la France pour s’envoler en terre promise, le roman de Marie Semelin ressemble à une enquête sur le secret d’une mère. Anna notre jeune héroïne va explorer ses recherches depuis les confessions d’Omri,  remonter le fil  depuis le Maroc jusqu’en Israël en 1955, comme de nombreux juifs après la seconde guerre mondiale et la Shoah. Madame Simone vivait à Musrara un quartier de la capitale ( héritage en hébreu ou les juifs et les arabes cohabitent. Marie Semelin, à travers l’histoire de la construction ce pays ,  de la guerre des 6 jours à la guerre de Kippour, de Jérusalem à Ramallah, en passant par Jaffa racontera  les compromis, les sacrifices, les identités plurielles , les blessures, les ruptures et le Tikkun Olam (

concept kabbalistique qui désigne la responsabilité de remettre de la lumière dans un monde abimé) C’est un livre, drôle, touchant, romanesque et profondément humain. 

Parution le 20 Aout chez Lattès