Tirée de l'histoire vraie d'une jeune fille du début du XIXe se travestissant en homme afin de suivre des études de médecine et d'exercer le métier de docteur tout au long de sa vie, ce roman est un véritable tourne-pages.
Jeanne est issue d’une famille pauvre, vivant dans un village du Valais. Une vie dans la peur du père qui rentre, saoul, violent. Une vie étriquée dans une campagne où tout se sait et où tout se tait. Mais Jeanne va partir, grâce aux études. Lausanne, une nouvelle existence, pour se construire une nouvelle identité. Mais est-il possible de s’affranchir de son passé ?
Pour son premier roman, Pauline Gonthier dresse le portrait de deux jeunes femmes découvrant le féminisme. L’une dans les années 70 et l’autre en plein cœur des années 2010-2020, à l’orée de la nouvelle vague féministe. A travers leurs rencontres, et leurs expériences, elles vont découvrir les injustices subies par les femmes, elles vont apprendre à se déconstruire.
Constance a quitté son mari depuis plusieurs mois, ils gardent une relation cordiale (parfois ambiguë quand Laurent, l’ex, essaye encore de coucher avec elle), se partagent équitablement la garde du fils Paul (8 ans). Puis Constance annonce, comme si ce n’était pas évident avec sa nouvelle dégaine asexuée, ses cheveux courts, son air androgyne, qu’elle est lesbienne. Et là. Laurent se braque. Et la sépare de son fils.
De là, Constance va aller encore plus loin dans la rupture avec sa vie d’avant, cette vie vide de sens, où l’on se perd dans un million de choses. Elle lâche tout : appart, fringues, livres… Elle squatte à droite et à gauche, chez des potes, des amantes, des chambres d’hôtel. Elle ne voit jamais son fils, elle commence une longue et pénible démarche pour avoir droit de visite, de moments. Laurent ne laisse rien passer, ne lâche rien. Constance mâche son chagrin, l’avale, le garde collé au fond du ventre, et vit. Elle nage, elle baise, elle écrit.
Un coin perdu, pauvre, une réserve. On ne sait pas où. On sait l’isolement, le huis clos d’une petite ville, les rumeurs qui vont avec, les regards en biais. Il y a la forêt, immense et belle, encore imprégnée de mystère, de sombre, de magie. Il y a les blancs et leur machines à déforestation acharnée. Il y a le lycée. Il y a la grosse autoroute qui traverse la ville. Il y a le Hollywood, le bar où les ouvriers viennent boire plus qu’il ne faut.
Et Nita. Qui s’ennuie un peu. Qui rêve de la prendre cette autoroute. Qui a sa vie monocorde. Puis débarque Lucy. Avec son père, ils emménagent dans l’ancienne caserne de pompiers. Ils viennent de la ville. Lucy est solitaire. Elle ne parle à personne, et personne ne lui parle vraiment. Ni les blancs ni les indigènes. Lucy est double. Elle a toujours dans son sac une tenue de rechange, une jupe très courte, un tee shirt moulant, du maquillage. Loin du regard de son père, elle se métamorphose. Et elles parlent aux hommes. Ou les hommes lui parlent. En tout cas… très vite sa réputation est faite. Mais Nita est aimantée, intriguée. Parfois Lucy va dans la forêt. Un jour elle l’y entraîne et lui montre d’étranges symboles suspendus dans les arbres. Nita ne comprend rien. Lucy retourne à sa solitude. Puis… des hommes, blancs, se font agresser par une immense, poilue, puissante, bestiole. Comme un être de la forêt, il déchiquète et disparaît dans l’obscurité. Puis… un jour Lucy disparaît. Panique. (Il arrive que ce soit des indigènes qui disparaissent, mais ça, tout le monde s’en fout.) Une blanche. Il faut la retrouver. Retrouvée. Violée. Muette. On accuse l’indien.