Play boy, Constance Debré

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Précédent Love me tender, Constance Debré raconte  dans Play Boy son quotidien, cette transition de l’avocate aux cheveux longs, hétéro, mère et épouse, à l’écrivaine, lesbienne, cheveux courts, tatouage, et comme célibataire.
Une écriture directe, pour dire les choses avec simplicité, avec une certaine froideur aussi. L’impression que Constance Debré se détache d’elle-même, des émotions, de ses obligations de travail, se libère d’un carcan dans lequel elle ne pouvait plus être elle-même.
Elle raconte l’ennui tranquille de la routine qui s’était installé entre elle et son mari Laurent. Quelque chose de confortable, de rassurant. Qui a été bousculé, légèrement, lorsque son mari l’a trompée. Puis à l’arrivée de l’enfant, petit à petit les choses se sont déplacées. (suite…)

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Une poignée de vie, Marlen Haushofer

poignee de vie marlen haushofer actes sudUn homme meurt dans un accident de voiture. La famille, alors, se rend compte, qu’il n’était plus aussi prospère que ça. Son usine de clous (oui c’est drôle !) ne marchait plus tellement. Du coup, la demeure familiale est mise en vente.
Une famille succinctement présentée, mais où Marlen Haushofer glisse déjà des fissures, des troubles.

Après plusieurs échecs d’acheteurs, arrive Betty.
Taiseuse, peut-être malade, le fils est perturbé : il l’apprécie et se sent un peu mal à l’aise en sa présence. En tout cas, elle semble vouloir acheter la maison. Pour la nuit ils l’hébergent dans la chambre d’ami.e.s.

Le récit alors change de point de vue, et plonge dans la tête, les pensées, les frissons de Betty. Dans un tiroir, elle découvre des cartes postales et des photos d’un autre temps. Un autre temps qu’elle a connu. Un monde dont elle ne fait plus partie.
Et alors Betty va faire face à son passé. Comment cette femme a un jour fuit, tout quitté. Comment de la jeune fille élevée par les sœurs, va découvrir qu’elle pose trop de questions, pense trop, n’arrive pas à rentrer dans le moule. Comment la jeune femme va tenter de suivre le chemin tout tracé de l’épouse, la mère, et ne pas s’en contenter. (suite…)

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Les yeux dans les arbres, Barbara Kingsolver

Très vite, elles seront également embarquées plus ou moins malgré elle aux changements du Congo : Lumumba réclamant l'indépendance par rapport au Congo, l'arrivée sanglante de Mobutu au pouvoir...
Un pays en effervescence. Où pourtant, rien, réellement, ne change pour les habitants des coins reculés. Le livre est construit à plusieurs voix : les 5 femmes témoignent chacune leur tour. 5 voix différentes, 5 regards, 5 sensibilités. Des personnages attachants jusque dans leurs pires défauts.
Rachel, la jeune américaine, belle, et délicate. Séductrice et superficielle. Qui ne cherche qu'à s'en sortir le mieux possible.
Leah, l'intrépide, l'indépendante, la chasseresse. Celle qui aimera l'Afrique du plus profond de son être. Sauvage et survivante.
Adah, la déformée, l'handicapée, la muette. Qui analyse tout. Prend toujours du recul. Se réfugie dans les textes, la poésie.
Ruth May, la toute petite, la mignonne, l'insouciante, la sociable, l'étincelante.
Orleanna, la mère. La protectrice, celle qui abandonne aussi. Celle qui se débat. Tantôt lâche tout, tantôt se redresse. Survit. Barbara Kingsolver réussit là un roman dense, palpitant, humain, poétique, drôle, intense, réaliste, historique... Une telle richesse pour un livre qu'elle aura mis 30 ans à écrire ("pour atteindre la sagesse et la maturité nécessaire"). Elle a été en Afrique, et l'a aimée tout autant que crainte. Et elles s'est documentée. Faisant de ce livre à la fois un roman fiction juste et prenant et un documentaire humain sur la politique au Congo-Zaïre. Elle n'hésite pas à dénoncer.

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