Une forêt, un matin, tout le monde se prépare : c'est jour de chasse. Gérald et sa bande se prépare : les femmes et les enfants qui s'occupent de la battue, les hommes armés qui marchent accompagnés de leurs chiens. En face, le garde forestier Alan bichonne la nature qu'il parcourt, il en connaît chaque recoin, tente de dégager des refuges naturels pour les cerfs et les biches qui seront bientôt chassés. Et la Biche, personnage principal de cet ouvrage, qui va louvoyer entre les arbres, observer les humains, se camoufler, protéger les petits.
Au loin, l'orage se prépare.
On pourrait dire qu’il ne se passe rien dans ce livre. Et pourtant. Il est fascinant, il y a une lente progression, vers un point culminant, comme ces longues marches que le narrateur et le Felice font ensemble. Chaque matin, alors que l’aube ne pointe pas encore, ils partent tous deux dans la montagne, et grimpent. Le temps est froid, proche de l’hiver, il y a la pluie, puis la neige. Mais chaque matin, le même rituel : se retrouver, et monter jusqu’à la gouille, une sorte de mare isolée au milieu des arbres et des rochers. Arrivés là, ils plongent chacun à leur tour. Nus. Selon le temps, ils doivent même en briser la glace pour pouvoir s’immerger. Puis, ils se laissent sécher à la brise (très) fraîche du jour qui se lève.
Flammes est un roman qu’il faut oser ouvrir, oubliant la séparation du réel et de l’imaginaire et se plonger dedans, pour se retrouver embarquer dans une histoire merveilleuse.
Les femmes d’une famille reviennent à la vie, le corps transformé par le lieu où leurs cendres ont été répandues, font un petit séjour en attendant de « régler quelque chose » et s’en vont. Après la mort et la brève résurrection de leur mère, Levi, le fils, pense sauver sa sœur, Charlotte, de ce traumatisme en lui fabriquant un cercueil parfait. La sœur s’enfuit, le plus au Sud possible, et finit sur une île d’élevage de Wombat. Le frère commence une correspondance avec un spécialiste des cercueils, complètement parano, endetté, acariâtre, et solitaire. Un pêcheur de thon exceptionnel se met à la retraite lorsque son otarie – parce que les pêcheurs ont des otaries comme compagne de pêche – décède brutalement. Un dieu se balade dans le corps d’un rat d’eau. Le feu naît et raconte son histoire.
Après avoir fait construire un logement high-tech et autonome, une femme s’installe au cœur des montagnes. Elle cherche à s’isoler du monde, à vivre en autarcie, dans une relation étroite à la nature, entre dangers et bienfaits.
La première partie du livre s’intéresse à l’installation de cette femme, qui semble avoir tout prévu, longuement réfléchi avant de se lancer dans cette nouvelle vie. On ne saura rien de son ancienne existence avant de la rencontrer dans ces montagnes, et le lecteur la suivra dans ses journées, collé à ses pas arpentant la nature. Des coins de pêches au potager, des points de repos sous les rochers aux kerns qu’elle érige pour tracer ses chemins, la femme semble gérer au mieux sa survie. Le lecteur intrigué sentira la montagne et ses dangers, sera immergé dans une espèce de Koh Lanta ou Lost ultra réaliste.
Pete Fromm, le ranger aventurier, amoureux de la Nature, des grands espaces et de la pêche, vit à Great Falls. Ville tranquille du Montana, compromis entre la civilisation et la nature sauvage. Compromis fait pour sa femme et ses deux fils. Un certain équilibre. Et voilà qu’on lui propose de s’installer un mois au fin fond du Montana, au cœur du parc national Bob Marshall Wilderness. Hésitations, questionnements, le pour le contre. Pete finit par y aller. Laissant derrière lui ses deux jeunes garçons et sa femme. « Parce c’est toi » lui dit-elle. Mais est-ce toujours lui ? Est-il toujours l’homme des grands espaces, vivant chichement, dans des conditions précaires, et seul ?