L’octopus et moi, Erin Hortle

Lucy est en rémission d’un cancer des seins. Elle a décidé d’avoir des implants mammaires, et sans savoir pourquoi les demande d’une ou deux tailles plus grande qu’avant.
Après une lutte contre la maladie, les traitements, son corps malmené, elle ne se reconnaît plus, et ses nouveaux seins attirent des regards qui la troublent.
Elle s’est perdue.

Un jour, elle sauve une pieuvre, dans l’accident elle perd ses deux seins siliconés.
Après une séance de psy, elle passe devant un salon de tatouage, et au lieu de se refaire faire des seins, elle décide de se faire tatouer des pieuvres sur le tout le torse.

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Préférer l’hiver, Aurélie Jeannin

preferer l'hiver aurelie jeanninDeux femmes, une mère et sa fille, endeuillée, meurtrie, ont tout quitté. Elles sont parties, trouver refuge dans une cabane, au coeur de la forêt. Elles vivent là, à se nourrir de l’essentiel – de leurs récoltes, de leurs quelques courses faites dans la ville la plus proche, à plus d’1h30 en voiture – à lire, se partager les mots des autres, pour mettre un son, une image, sur ce monde qu’elles ont fui, qu’elles ne comprennent plus.

La narratrice, la fille, raconte leur quotidien, leur douleur et leur force.

Aurélie Jeannin signe un roman à l’écriture intense, des phrases concises où le lecteur devra se faire une place, laisser les émotions brutes résonner comme un écho dans le silence d’une forêt en plein hiver. Un style âpre où le givre craque, la neige étouffe les bruits, les animaux se blottissent, où ces deux femmes apprennent à vivre leur solitude et leurs pertes. Un livre qui ne raconte pas le deuil, mais le rend palpable, lui donne chair, comme un compagnon douloureux mais nécessaire. Un livre qui parvient à faire sentir la puissance de la résilience de ces deux femmes.

Editions Harpercollins (2020) 

Autres livres de l’auteure sur notre site
Les Bordes (2021)
Au point du jour (2024)

Aurélie Jeannin est née en 1982. Elle vit avec son mari et ses enfants en forêt, quelque part en France.

La vie en chantier, Pete Fromm

la vie en chantierTaz et Marnie vivent au fin fond du Montana, dans une vieille bicoque où tout est à refaire. Un chantier qui n’en finit pas, avec les dettes qui s’accumulent et les boulots un peu trop rares. Mais ils sont heureux, ils rayonnent de bonheur, d’amour, de solidarité. Marnie rabroue Taz, le met dans le droit chemin, lui rappelle la réalité des choses, un peu brute, franche, mais le sourire et la tendresse à tous les coins du cœur. Taz aime faire bien les choses, passe des heures à assembler un meuble, se laisse déborder par toutes les tâches, mais son amour absolu et pur pour Marnie le guide, le fait avancer, le cadre.
Et Marnie va pousser un peu plus fort Taz à faire les choses, parce que Marnie a le ventre qui s’arrondit chaque mois un peu plus. Et bientôt il faudra une vraie maison pour un vrai bébé.

Puis le drame.
Cinquante pages, le lecteur ou la lectrice, est déjà plein d’amour pour ce couple authentique, généreux et beau, et Pete Fromm brise le cœur de Taz et le nôtre en même temps. Continuer la lecture