Glasgow, années 80, Agnès est une belle femme, toujours très apprêtée, qui ne baisse jamais les yeux, et ne se laisse jamais décontenancer. Après avoir fuit un mariage bien fait, mais trop ennuyeux pour elle, et trop petit bourgeois, elle espère vivre la grande vie, passionnée et passionnante avec le charismatique Shug Bain. Mais… voilà, elle a déjà deux enfants de son précédent mariage qu’elle ne parvient pas à abandonner, et elle se rend rapidement compte qu’elle est une conquête parmi tant d’autres pour le chauffeur de taxi aux yeux de braises.
Et voilà qu’un beau jour Shug, lui promettant un nouveau départ, la lâche elle et ses trois enfants (car le tout jeune Shuggie Bain est né de leur union entre temps) dans un quartier ouvrier (Sighthill) où le chômage est partout, où les maisons suintent l’humidité, où le paysage est sombre de la présence des terrils à l’abandon.
Agnès, le front toujours altier et la tenue impeccable détonne dans ce lieu, subissant les quolibets des commères alentours, et peinant à joindre les deux bouts, elle sombrera rapidement dans l’alcoolisme…
Douglas Stuart signe un roman magistral, une saga familiale intense, percutante. L’atmosphère est rude et en même temps pleine d’une véritable tendresse pour cette famille qui s’accroche coûte que coûte à l’existence.
Le personnage du jeune Shuggie est lumineux et plein de délicatesse dans ce monde tout en grisaille et en délabrement ; une relation intense et très belle, dans le don complet de soi, le lie à sa mère. Une relation magnifique et dévorante, qui dévoile les mécanismes de l’emprise.
Un prix Booker Prize amplement mérité pour ce premier roman, aux résonances autobiographiques.
Dans une petite bourgade d’Irlande où les jours sont rythmés par la pluie, les activités religieuses, les sorties au pub et les commérages, une vieille pâtisserie italienne est fermée depuis le décès du patron. Mais un jour, une lumière filtre à travers les volets clos, et surtout, des odeurs étranges, inconnues, exotiques, flottent tout autour. Trois sœurs iraniennes ont repris l’affaire, bien décidées à apporter les saveurs de leur cuisine à leur nouveau voisinage, bien décidées à démarrer une nouvelle vie.
Car les trois sœurs ont un passé violent et plein de secrets qu’elles espèrent avoir laissé dans l’Iran du Shah.
Seulement, si certain.es sont tout de suite attiré.es par la délicate cuisine persane, d’autres voient d’un très mauvais œil leur emménagement.
Mais personne ne sera indifférent.e à leur présence, d’autant plus que leurs rouleaux de dolmas à l’aneth ou leurs baklavas fondants, semblent avoir le pouvoir de réveiller les papilles et les rêves enfouis.
C’est l'histoire d'un couple, une histoire d'amour névrosée, obsessionnelle et dérangeante au possible. Un rappel des 15 années de bonheur de souffrance, d’adultère, de règlements de compte mais avec, toujours,…
Alaska. Un impressionnant blizzard a transformé le paysage en un désert blanc, venteux, glacial, où l’on ne voit pas à un mètre devant soi. Bess, le temps de faire ses lacets, lâche la main de l’enfant. Lorsqu’elle se redresse, il a disparu. Elle va alors tenter de le retrouver. Au même moment, Benedict se rend compte de leur disparition et part à leur recherche, emmenant un Cole alcoolique et récalcitrant avec lui.
Pourquoi Bess est-elle partie avec l’enfant dans ce blizzard ? Pourquoi surtout, a-t-elle suivi Benedict ici, elle est trop douce, trop fragile, trop urbaine, pour trouver sa place dans cet Alaska rude, solitaire et dangereux.
Et Benedict, quelle est son histoire ? Ainsi que celle de Cole, puis de Freeman, ce noir qui reste isolé, parle peu ?
Pour son dernier roman Louis-Philippe Dalembert s’inspire de l’affaire George Floyd, incarné par un jeune sportif Elmett, promis à un riche avenir.
De cet homicide volontaire, exécuté par un flic à la tête de Kojak, l’auteur se penchera sur les origines, la vie simple et méritante d’un père de famille lambda assassiné parce qu’il était noir.
Le Black Lives Matter en arrière plan, on découvre avec beaucoup d’informations les témoignages de ceux qui ont croisé cet homme jusqu’aux funérailles, aux couleurs politiques et médiatiques comme contre-attaque.
“Non il ne se droguait pas et quand bien même cela faisait-il de lui un sans droits ? Méritait-il qu’on lui enlève la vie dans ces circonstances”.