Plongez au cœur de la richesse littéraire des voix francophones, de Paris à Kinshasa, de Montréal à Alger. Romans, nouvelles et récits venus des quatre coins du monde francophone se répondent, entre héritage culturel, diversité des styles et regards singuliers sur le monde.
Découvrez des œuvres majeures comme des pépites contemporaines, portées par des auteur·rice·s qui font vibrer la langue française dans toute sa vitalité.

Le bal des folles, Victoria Mas

 

[Dédicace le samedi 5 octobre 2019, à 16h]

Fin XIXe, à Paris. Un mois de mars, le printemps arrive, et soulève les sourires sur les lèvres de certaines femmes. Car un bal se prépare. Et c’est le seul événement qui leur permet d’oublier un temps ce qu’elles sont, de croiser le temps de quelques heures des gens « de l’extérieur ». Ces femmes, ce sont les aliénées de la Salpêtrière. Ces femmes recluses, rejetées par leur famille, enfermées dans cette aile d’un hôpital où on expérimente sur elles plus que l’on essaye de guérir leurs traumatismes. Des femmes exposées par le célébrissime professeur Charcot, dans des séances publiques où ils provoquent des scènes d’hystérie, un spectacle racoleur, narcissique et dangereux.

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L’artiste, Antonin Varenne

Paris, 2001. Un meurtrier assassine les artistes, faisant de ses crimes des œuvres d’art morbides, gores et torturées.
Heckmann, le super flic du moment, issu d’une grande famille, toujours bien habillé, froid, très intelligent, solitaire, est chargé de l’affaire.
Max, homme de la varappe utilisant ses facultés pour laver les vitres des plus hauts bâtiments parisiens, un peu perdu face à une paternité à venir, va être témoin d’une affaire et rapidement mêlé à l’enquête d’Heckmann pour retrouver le serial killer.
S’ajoute à ça le vieux médecin reclus, alcoolique, le faiseur d’anges au passé trouble, et quelques personnages secondaires très finement amenés.

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Éden, Monica Sabolo

Un coin perdu, pauvre, une réserve. On ne sait pas où. On sait l’isolement, le huis clos d’une petite ville, les rumeurs qui vont avec, les regards en biais.
Il y a la forêt, immense et belle, encore imprégnée de mystère, de sombre, de magie.
Il y a les blancs et leur machines à déforestation acharnée.
Il y a le lycée.
Il y a la grosse autoroute qui traverse la ville.
Il y a le Hollywood, le bar où les ouvriers viennent boire plus qu’il ne faut.

Et Nita.
Qui s’ennuie un peu. Qui rêve de la prendre cette autoroute. Qui a sa vie monocorde.
Puis débarque Lucy. Avec son père, ils emménagent dans l’ancienne caserne de pompiers. Ils viennent de la ville.
Lucy est solitaire. Elle ne parle à personne, et personne ne lui parle vraiment. Ni les blancs ni les indigènes.
Lucy est double. Elle a toujours dans son sac une tenue de rechange, une jupe très courte, un tee shirt moulant, du maquillage. Loin du regard de son père, elle se métamorphose. Et elles parlent aux hommes. Ou les hommes lui parlent. En tout cas… très vite sa réputation est faite.
Mais Nita est aimantée, intriguée.
Parfois Lucy va dans la forêt. Un jour elle l’y entraîne et lui montre d’étranges symboles suspendus dans les arbres. Nita ne comprend rien. Lucy retourne à sa solitude.
Puis… des hommes, blancs, se font agresser par une immense, poilue, puissante, bestiole. Comme un être de la forêt, il déchiquète et disparaît dans l’obscurité.
Puis… un jour Lucy disparaît. Panique.
(Il arrive que ce soit des indigènes qui disparaissent, mais ça, tout le monde s’en fout.)
Une blanche. Il faut la retrouver.
Retrouvée. Violée. Muette.
On accuse l’indien.

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Titus n’aimait pas Bérénice, Nathalie Azoulai

[Poche]
Une femme, triste comme les pierres, la maîtresse abandonnée par son amant retourné au foyer familial, se plonge dans Racine, y cherche une réponse, un appui, une échappée.

Et nous voilà embarqué.e.s dans une biographie de Racine.
Fascinante. Vivante, vraie, proche, moderne.
La recherche de soi, de sa forme d’art, de son écriture. La quête du bon mot, de la bonne traduction, de trouver le rythme et le sens.
La concurrence. Molière le chouchou, Corneille l’érudit.
L’orgueil, l’ego qui se prend quelques coups.
L’amour, les femmes qui inspirent, qui manipulent, que l’auteur manipule aussi : la place troublante et trouble des Muses.
La passion. La mort.

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Mes bien chères sœurs, Chloé Delaume

Dans son style qui joue avec les mots, qui frappent juste, le petit sourire en coin et le poing levé, Chloé Delaume délivre un pamphlet féministe.
Elle donne parole, elle prend parole, elle, la femme cisgenre hétérosexuelle (comme elle se définit elle-même, alors que tout de même, elle a « expérimenté ») : alors que cette parole ne lui semblait presque non légitime, et qu’elle la laissait aux autres femmes, celles plus touchées par la violence au quotidien : les lesbiennes, les transgenres, les travesties…

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