Camille Kouchner continue sa quête sur l’éducation défaillante des parents.Ben et K sont des amis pour la vie, ils ont grandi ensemble presque délaissé égoïstement par leurs mères Béa et Suzanne féministes et séparés. L’un comptant sur l’autre et réciproquement dans ce milieu bourgeois que l’autrice connaît bien. On traverse les années Mitterrand, la cohabitation, la musique de Renaud, SOS racisme, les manifs à Bastille, le Paris Bobo. Camille Kouchner écrit sans artifice avec beaucoup de simplicité et de profondeur des sentiments. Cette « gémellité » est magnifique même si la vie va en décider autrement.  » Sans toi il n’y a plus de poésie, pas d ‘ailleurs. Ne reste que des trajectoires, des carrières à la maman-papa. Sans toi, impossible de subir nos parents. Toutes ces pauvres âmes. Sans ta critique, je ne vais pas pouvoir. Le manque de toi n’est rien comparé au désespoir de vivre dans un monde dans lequel ton regard n’existe pas. Bien sûr on avait notre histoire, bien sûr on a nos souvenirs mais ce n’est pas ça…. C’est plus grand , c’est plus profond. Ta mort est une catastrophe, une errance. Un effondrement de l’espérance. L’anéantissement de tout désir possible. La fin de l’enfance. « Ni amoureux, ni amis, ni frère, ni soeur, ils ne font qu’un et c’est très beau.

Editions Seuil (Avril 2025)