Je me souviens de Falloujah, Feurat Alani

Rami est sur le point de mourir.
Atteint d’un cancer du poumon stade 4, Rami est atteint d’amnésie partielle. Son fils Euphrate veut reconquérir le passé de son père. En effet, ce père taiseux garde un secret, une valise de souvenirs. Euphrate veut à tout prix le faire parler pour le connaître mais aussi pour qu’il puisse réussir sa vie.

De cette phrase, c’est à travers les parents que la construction de sa descendance peut se faire. Alors Rami se souvient de Foullajah. Cette ville de province à 50 kilomètres de Bagdad (Irak) vit paisiblement dans les années 50. Rami évoque sa jeunesse au bord du fleuve Euphrate et de sa famille notamment de sa mère Mouhja qu’il perd à l’âge de 7 ans. Comment survivre à la disparition de sa mère chérie que sa marâtre Samiya lui interdit d’en parler, voire d’en rêver.

Quant à lui Euphrate nous parle de sa jeunesse en France dans les années 80 et porte un regard grave sur les personnes exilées : celles qui ont dû fuir une dictature, un pays ravagé par la guerre contre l’Iran, de l’invasion du Koweit et de la puissance de Saddam Hussein et aujourd’hui entre les mains des islamistes. Rami sera un réfugié politique en 1972.

Ce livre est un hommage d’un fils à son père, un hommage d’un homme à son pays, de transmission écrite de la mémoire, de la construction de soi. Un roman d’une grande puissance.

Lattes (03/2023)

Feurat Alani est un journaliste, grand reporter français d’origine irakienne né le 5 décembre 1980 à Paris. Il est également producteur et auteur. Il est lauréat du prix Albert Londres en 2019 pour son livre Le Parfum d’Irak.

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