Waterbed, Sophie Goettmann

Sophie Goettmann nous parle de la jeunesse d’Ondine. Née au sein de la bourgeoisie de l’ouest parisien, elle vit de manière insidieuse l’incestuel. A la différence de l’inceste, qui implique des contacts génitaux entre parents et enfants, l’incestuel est une relation malsaine qui consiste pour les parents à ne pas respecter l’intimité de leurs enfants.

Ondine ne comprend pas les portes fermées, les cris qui l’empêchent de dormir, les soirées arrosées ou les couples libertins qui s’entremêlent avec tellement de liberté. Elle est exposée à toute cette brutalité, sans aucun tabou. Elle doit se taire, elle somatise et fait des cauchemars.

Milieu des années 70. Pour les vacances d’été dans la villa du grand-père tyrannique Martial, toujours accompagné d’une jeune femme, la valise est très légère. Ils sont naturistes et c’est comme ça.

Sophie Goettman parle de waterbed, ce lit rempli d’eau pour des ébats torrides, sans pudeur et de manière compulsive.

La construction littéraire sans chapitre se lit sans répit, sur une partition à deux voix : celle de l’enfant et celle de l’adulte. La parole de l’enfant de cette époque ne compte pas : « On s’en fout des enfants qui n’ont rien d’intéressant à dire » disait Martial le partouzeur. A l’adolescence, comment va t’elle se construire en tant que jeune femme ? Qu’est ce que l’amour ? la sexualité ? Qu’est ce qui la différencie de ces gens qu’elle voit par le trou de la serrure ?

Un livre bouleversant mais à la fois très instructif sur la capacité de l’humain à vivre et surmonter les blessures de l’enfance.

Editions Plon (04/2023)

Sophie Goettmann est médecin dermatologue. Ce récit est son deuxième ouvrage.

Une réflexion sur « Waterbed, Sophie Goettmann »

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