Au fil de nos lectures, nous vous faisons partager nos coups de cœurs. A travers nos avis, que ce soit en romans, en bd, en jeunesse, en policiers… nous espérons susciter votre curiosité et votre envie.
Le nouveau roman addictif de Karine Tuil nous plonge dans l’univers des juges d’instruction du pole antiterroriste.
Alma Revel, juge d’instruction, doit se prononcer sur le sort d’un jeune radicalisé de 23 ans revenu de Syrie, manipulateur, formé par l’Etat islamique. Son avocat à la défense n’est autre que l’amant d’Alma.
Luke Ellis a 10 ans, une vie plutôt cool et tranquille à Minneapolis. Il est ultra intelligent et curieux de tout, mais pas le cliché du gamin surdoué asocial, gringalet et bouc émissaire. Il a son super copain, il aime jouer au basket, et peut aussi passer des heures à lire des bouquins. Parfois, quand il s’énerve, des objets tremblotent autour de lui, mais ses parents sympas, aimants, à l’écoute, prennent soin de lui.
Sauf qu’une nuit, quatre méchants individus assassinent ses parents, le kidnappent, et le voilà enfermé dans un étrange Institut avec d’autres enfants. Distingués en TK (télékinésie) et TP (télépathie), des médecins leur font subir des expériences éprouvantes et douloureuses, jusqu’à ce qu’ils passent dans une autre aile de l’Institut – dont ils ne connaissent rien, et d’où aucun enfant ne revient.
Quelle joie de retrouver Pete Fromm, les grands espaces et les histoires de famille. Nous voilà dans des canoës, au cœur de la région des lacs, entre les États-Unis et le Canada. En plein cœur de l’automne, dans un espace incroyablement vaste, sauvage, silencieux, les trois protagonistes vont avancer entre moment de rame et de portage. Un père et ses deux enfants, jumeaux, garçon et fille, plus ou moins perdus de vue au fur et à mesure des aléas de la vie : divorce des parents, les enfants qui partent construire leur propre vie loin du domicile familial, des choix de vie parfois incompris des uns et des autres.
On pourrait dire qu’il ne se passe rien dans ce livre. Et pourtant. Il est fascinant, il y a une lente progression, vers un point culminant, comme ces longues marches que le narrateur et le Felice font ensemble. Chaque matin, alors que l’aube ne pointe pas encore, ils partent tous deux dans la montagne, et grimpent. Le temps est froid, proche de l’hiver, il y a la pluie, puis la neige. Mais chaque matin, le même rituel : se retrouver, et monter jusqu’à la gouille, une sorte de mare isolée au milieu des arbres et des rochers. Arrivés là, ils plongent chacun à leur tour. Nus. Selon le temps, ils doivent même en briser la glace pour pouvoir s’immerger. Puis, ils se laissent sécher à la brise (très) fraîche du jour qui se lève.
Un roman éblouissant, éclaboussant d'espoir et d'amour, un roman franchement touchant. Les pierres de la cour ou des murs racontent ce qu'elles voient ou entendent et c'est ainsi que, tour…