Les désirs flous, Dola de Jong

Amsterdam, milieu des années 30, Béa jeune femme classique, réservée, rencontre Erica, une femme charismatique et indépendante. Rapidement, elles vont vivre ensemble. Une colocation de confort, mais qui fera naître une relation ambiguë, intense, parfois chaotique, parfois réconfortante.
La force de ce livre, publié en 1954, tient dans sa pudeur, son écriture toute en non-dits et en frôlements.
Ecrasé par la censure lorsqu’il est sorti, Les Désirs flous est un texte plein d’aspérités, de tension, de mystère, pour un lecteur ou lectrice d’aujourd’hui

L’autrice recrée avec talent l’époque en mouvement pour les femmes des années 30, entre celles qui s’accrochent à la place qu’on leur laisse dans la société, à ne pas faire de vague, à être féminine, douce, soumise, et celles qui prennent le chemin de la modernité, à sillonner les rues seules, à s’habiller comme elles le souhaitent, à fréquenter le monde artistique.

Béa, aux désirs refoulés, va avoir une relation tumultueuse avec une Béa toxique, dans un pays où la montée du fascisme va faire trembler les certitudes et les rôles.

Un roman à l’écriture fine, où les remous psychologiques se terrent entre les lignes.

Editions du Typhon (24.08.22)
Traduction du néerlandais de Mireille Cohendy

Née à Arnhem dans une famille juive, Dola de Jong (1911-2003) connaît une jeunesse tumultueuse où elle lutte contre un destin de jeune fille rangée. Avant l’invasion des Pays-Bas par les nazis, elle est menacée par des groupuscules antisémites. Réfugiée pour un temps au Maroc, elle doit de nouveau fuir. L’obtention in extremis d’un visa lui permet de partir aux Etats-Unis où elle sera danseuse, journaliste, romancière. Les désirs flous n’avait jamais été traduit en français.

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