
Pourtant Daniel est particulièrement gentil avec elle et son frère.
Mais elle a toujours vu les regards d’acier de son grand-père se posaient sur lui.
Bref. Elle ne l’aime pas.
Une fois à Paris, alors elle vit dans une chambre de bonne appartenant à ce fameux oncle, et qu’il lui laisse occuper pour rien, elle espère ne jamais le croiser, alors qu’il vit au rez-de-chaussée.
Et puis, voilà qu’elle découvre que, comme enfant, elle se retrouve la seule « contre » Daniel Ascher. Les habitants de l’immeuble l’adorent, mais également les étudiants d’archéologie qu’elle fréquente. Car Daniel Ascher n’a pas fait rêver que les petits enfants de la famille avec ses histoires, il en a fait des livres qui ont connu un grand succès.
De fil en aiguille, Hélène va s’intéresser de plus près à cet oncle. Par des concours de circonstances, mais également par une curiosité qui l’anime, comme l’archéologue qui gratterait doucement la terre pour en faire émerger les secrets, elle va enquêter.
Qui est Daniel Ascher ? Pourquoi est-il si différent de tous les autres membres de la famille ? Pourquoi cette hostilité électrique planait-elle pendant les repas familiaux ?
Déborah Lévy-Bertherat déroule le récit avec une douce fluidité, distillant les indices tout au long de son récit, laissant entrevoir les portes dérobées. Le personnage de Daniel Ascher prend de plus en plus d’épaisseur alors qu’Hélène, change petit à petit de comportement, s’ouvre plus aux autres, enlève ses œillères.
Plus les mystères sont levés, plus l’on se plonge dans l’histoire de cette famille, jusque dans l’histoire de France. Pour passer de la petite à la Grande histoire, il n’y a que quelques vieux albums photos à dépoussiérer et parcourir.
Les voyages de Daniel Ascher c’est la mélancolie déambulatoire d’un Modiano, avec cette recherche sur le passé et l’identité, pimentée par de frais et curieux personnages comme une Agatha Christie, enquêtant sur un Indiana Jones charmant.
Qui peut y résister ?
Payot & Rivages Poche.
(Sortie poche avril 2015)